vendredi 3 octobre 2008

Vidéos Pekin France Télévision



Le 10 Septembre 2008 à Pékin, Arnaud ASSOUMANI devient Champion Paralympiques de saut en longueur, en devenant au passage le nouveau recordman de la discipline avec un bond de 7m23!

Championnats Nationaux des relais et Critériums des spécialités


Les 18-19 Octobre auront lieu les Championnats Nationaux des relais et Critériums des spécialités à Dreux, à cette occasion je participerai aux epreuves de saut en longueur pour la coupe des sauts.

Pour plus d'infos rendez-vous sur le site de la FFA !

Photos Pekin Saut en Longueur

B.Loyseau

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L.Baheux

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Photos de B.Loyseau et L.Baheux

Interviews / Articles

Arnaud Assoumani : « J’étais venu chercher l’or ! » - Marathons.fr

Le triomphe d'Assoumani - Sports.fr

Assoumani roi de la longueur - France2.fr

Handisport : Assoumani atteint les sommets paralympiques - Angers.Maville.com

Victoire de M. Arnaud ASSOUMANI - Elysée.fr

Arnaud Assoumani : «J’étais venu chercher l’or ! » - Athle.com

Arnaud Assoumani : la star de la longueur - Msn.fr

Decouvrez un champion - Rmc.fr

Arnaud Assoumani, médaillé d'or aux Jeux paralympiques, félicité par François Fillon - Nouvelobs.com

Paralympiques-2008 : Or et record du monde à la longueur pour Assoumani - Humanite.fr

Arnaud Assoumani - France - Athletesmondiaux

Paralympiques : l’or et un record du monde pour Assoumani - Europe1.fr

Keolis, fier du triomphe d’Assoumani aux Jeux Paralympiques de Pékin - Keolis.com

Bernard Laporte s’est rendu à la 12e étape du Handisport Open Tour 2008 - Ministère Santé Jeunesse Sport

Il est élève à Sciences Po, il est amputé de l'avant bras gauche - Richard-Descoings.net

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Je remercie mes partenaires de m'avoir accompagné vers ce titre Paralympiques et en espérant qu'ils contribueront à mes futurs succès!






La Team Lagardère est une structure sportive professionnelle privée, créée en 2005 par Arnaud Lagardère au sein du Groupe Lagardère destinée à fédérer et promouvoir des sportifs professionels au plus haut niveau. Son succès est particulièrement connu pour le tennis avec le recrutement en son sein de joueurs français de haut niveau comme Richard Gasquet, Paul-Henri Mathieu…

La Team Lagardère m’accompagne depuis un an dans ma preparation pour les Jeux Paralympiques de Pékin, à travers son team athlé supervisé par Guy Ontanon.

http://www.teamlagardere.com






Keolis m’accompagne depuis un an dans ma preparation pour les Jeux Paralympiques de Pékin.

Keolis
, opérateur privé de transport public de voyageurs, assure chaque jour les déplacements de millions de personnes en France et à l’international. À l’écoute de ses clients voyageurs, collectivités locales et entreprises privées, le Groupe propose des solutions de mobilité sur mesure, innovantes et adaptées à chaque problématique de déplacement. Pour construire cette mobilité durable et parce que pour Keolis chaque voyageur est unique, ses équipes œuvrent au quotidien pour un transport moderne, performant et fluide. Avec passion et détermination, le Groupe peut ainsi affirmer : « nous irons plus loin ensemble ».

http://www.keolis.com








La ville d'Angers m'accompagne dans ma préparation paralympiques depuis 2006.

Angers est une ville française, préfecture du département de Maine-et-Loire dans la région Pays de la Loire. Elle est situé à mi-chemin de l'axe Nantes-Le Mans. Ancienne capitale de l’Anjou, elle doit son développement et son rôle politique historique à sa position au niveau d’un point de convergence hydrographique (la Maine, à quelques kilomètres de la Loire).

http://www.angers.fr/

Palmarès

Record personnel :
100m : 10 “95 RF
Saut en Longueur : 7m32 RF 7m23 RM
Saut en hauteur : 1m98 RF

2008 : Champion Paralympique de saut en longueur aux Jeux Paralympiques de Pékin (Chine)

2006 : Champion du Monde de saut en longueur à Assen (Pays Bas)

2005 : Vice Champion d’Europe en saut en Longueur Espoo (Finlande)
Champion d’Europe du 4*100m

2004 :
Médaille de bronze en saut en longueur aux Jeux Paralympiques d'Athènes (Grèce).

2003 : Champion d’Europe de saut en hauteur
Champion d’Europe du relais 4*100m
Vice-Champion d’Europe en saut en longueur

jeudi 2 octobre 2008

Derrière l'athlète

« Vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire j'ai pu, et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu'amour. Et finalement quand beaucoup de gens aujourd'hui me disent : "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? " et bien je leur réponds très simplement, je leur dis : "C'est ce goût de l´amour", ce goût donc, qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain qui sait ? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi. » Edouard Baer, Asterix et Obélix : Mission Cléopâtre.

Les performances, les podiums et l’envie de se dépasser occupent une place centrale dans la vie d’un athlète. Au point que certains finissent par tout sacrifier sur l’autel du résultat. D’autres, comme Arnaud, y consacrent la plus grande partie de leur temps mais savent qu’ils ne vivront pas forcément du sport ou ont tout simplement besoin de s’ouvrir à d’autres choses, de se réserver des moments de pause dédiés à leurs études, à leurs passions, aux rencontres etc.
Par son parcours Universitaire (BTS de montage audiovisuel et Sciences Po Paris), ses passions (musique brésilienne et cinéma) et par ses contacts réguliers avec les personnalités du monde du sport, sa famille et ses amis, le Parisien a ainsi trouvé un équilibre. Un soutien et une ouverture qui lui permettent de s’enrichir, mais aussi d’avoir le recul nécessaire pour vivre sereinement les préparations et les compétitions, relativiser les échecs, et au final prendre du plaisir sur la piste.

« Lorsque quelque chose m’intéresse, cela devient rapidement une passion et je m’y investit pleinement ». Dans la vie comme dans le sport, Arnaud a des tendances monomaniaques. Il lui arrive de dédier la plus grande partie de son temps, pendant de longue périodes, à ses passions. Des passions qui, tout sauf des lubies, se construisent dans la durée.
Au premiers rang de celles-ci : le cinéma, qu’il a étudié, et plus récemment la musique brésilienne qu’il pratique (Arnaud joue du répinique une percussion fondamentale dans les formations de Samba).
Inscrit à l’Ecole internationale de création et de réalisation audiovisuelle à l’automne 2004, Arnaud y a développé une véritable boulimie pour le 7eme art. Pendant deux ans, il va au cinéma deux fois par semaine et dévore aussi bien les grands chef d’œuvres de l’histoire du cinéma que les dernières nouveautés. Analyses filmiques, cours d’histoire du cinéma et de la peinture, cours de physique et bien sûr montage vidéo, il y consacre tout le temps qu’il lui reste en dehors des entraînements et compétitions.
Son BTS passé avec succès, Arnaud travail un temps comme monteur à MTV France, continue de suivre l’actualité du cinéma et à toucher à la conception et réalisation. Il collabore à quelques reportages. Notamment sur le premier Championnat de France de Beatbox (musique avec la bouche) qui s’est tenu à Angers et auquel il a participé.


Mais en cette rentrée 2006, ses études terminées, beaucoup de temps s’offre à lui. C’est alors qu’il décide de se tourner vers la musique et le Samba. Une idée qui lui trottait dans la tête depuis deux ans, lorsqu’il apprend qu’un ami de son cousin vient de monter Sambacademia, une école de musique brésilienne. Arnaud en devient alors membre et choisit rapidement de se spécialiser dans un instrument, le répinique, dont il a vu une démonstration lors du défilé de sambatuc (école de samba parisienne) un après-midi d’été sur un quai de Seine lors de l’ouverture de Paris plage. Un instrument qu’il apprécie particulièrement. Le répinique est une sorte de haute caisse claire, que l’on frappe avec une baguettes et la main. Elle lance toute la batterie d’instruments, avec laquelle elle entame une sorte de dialogue qui structure les morceaux de Samba. Là aussi Arnaud se donne à fond et tout va très vite. Au bout d’un mois et demi, il prend aussi des cours avec les élèves dits « avancés » (un an ou plus pratique) et deux mois plus tard il intégrera Sambatuc, une célèbre bateria de samba parisienne (formée de musiciens qui ont en moyenne trois années ou plus de samba derrière eux). Puis, pendant trois mois, il prépare un répertoire avec le groupe de « débutant, avancé » de Sambacademia et dirige la « batucada » à la fête de la musique à Paris. Un peu plus tard il se produit avec différentes « batucada » sur une série de carnavals en France et en Europe : Coburg en Allemagne, un grand festival dédié à la musique brésilienne, le carnaval jamaïcain de Notting hill etc.

Des activités prenantes qui permettent de trouver un équilibre. Un contrepoids aux heures passées sur les pistes d’athlétisme. Pour s’aérer, relativiser aussi les échecs et bien gérer les périodes creuses, de repos ou de blessures. Pour s’enrichir aussi. Car si Arnaud fonce tête baissée dans ce qui l’intéresse, il n’aime pas se cantonner à un seul domaine.
De ce point de vue l’entrée dans la section pour sportifs de haut niveau de Sciences Po Paris, grâce au partenariat entre la Fondation Lagardère et l’école parisienne fin 2007, a véritablement enthousiasmé l’athlète, toujours motivé pour apprendre et s’ouvrir à de nouvelles matières. « C’était une sensation étrange de me dire qu’à 22 ans j’allais travailler comme monteur vidéo et arrêter mes études, raconte Arnaud. J’avais envie de continuer encore un peu. L’entrée a Sciences Po m’a fait du bien. Cela m’a redonné goût à autre chose et ça laisse des portes ouvertes ».
Au sein du prestigieux établissement parisien, où il côtoie des sportifs comme Arnaud Di Pasquale (tennis), Julien Tchoryk ( badminton), ou de partenaires d’entraînement comme Fabrice Calligny ou Ayodele Ikuesan, ce sont de nouvelles matières qui s’offrent à lui. Relations internationales, économie, découverte du monde contemporain, les sportifs de haut niveau y boostent leur culture général, gagnent en réflexion et méthodologie, et peuvent reprendre s’ils le souhaitent un cursus universitaire. Pour Arnaud, c’est d’abord et avant tout une nouvelle manière de penser : « Grâce aux professeurs de Sciences Po et mon tuteur Jean-Claude Legal, j’ai acquis de nouvelles connaissances notamment en économie.  Cela permet de voir des liens nouveaux entre des domaines comme le sport et l’économie ou le sport et la société en général, explique Arnaud. Ça donne aussi des idées. Si un jour je veut monter une entreprise par exemple,  grâce à un cursus science po, suivant la spécialité, je pourrais me débrouiller seul» .

Avoir une tête bien faite et continuer à apprendre au quotidien, deux choses fondamentales pour pouvoir progresser et prendre le recul nécessaire sur sa vie d’athlète. Mais cela ne suffit pas toujours. Partager l’expérience de ses pairs, jeunes retraités ou encore actifs, et bénéficier de leur soutien est également un atout essentiel dont Arnaud a eu la chance de bénéficier lors de rencontres sur des meetings, lors de compétitions internationales handisport et surtout au cours d’événements marquants comme les étoiles du sport.
C’est à La Plagne en 2003, pendant la semaine où se retrouvent des jeunes espoirs du sport et les champions qui vont être leurs parrains (Stéphane Diagana, Laurent Blanc, Taïg Khris…) que la Parisien fait le plus de connaissances et glane des conseils qui lui seront utiles : ne pas rechercher que la performance mais aussi et surtout prendre du plaisir dans ce que l’on fait, rester soi même etc., etc.
Il y découvre également des modèles, ces « grands champions, simples et naturels, d’une grande humilité qui force le respect », comme il les décrit. Et Arnaud de citer les noms de sportifs présents comme Ladji Doucouré, Thomas Levet, Tony Estanguet, Laura Flessel, Jean-Philippe Gaetien, Loic Leferme et bien d’autres encore. Ces étoiles du sports auxquelles il participera plusieurs fois lui donne aujourd’hui cadre et un soutiens précieux : « Ça te fait prendre conscience que tu as un potentiel et que tu peux faire quelque chose. Cela te donne une petite responsabilité et en même temps cela te redonne de la confiance et te motive encore plus, commente Arnaud. 
Quatre ans après sa première participation, Arnaud Assoumani s’apprête à participer aux Jeux paralympiques à Pékin, où il espère tirer profit de tous ces enseignements et du recul que ses études, ses passions, son intégration au sein du team Lagardère et les rencontres faites depuis 2004 lui ont apportés sur sa carrière d’athlète pour réussir lors de la compétition. Une chose est sûre, Arnaud n’entamera pas les épreuves de la même façon : « À Athènes, j’étais seul, même si ma famille, mon entraineur et l’equipe de France me soutenaient. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus encadré et il y aura aussi avec moi tous ceux à qui je pense et qui n’ont pas pu se qualifier, ceux de mon groupe qui se sont blessés et surtout tous proches ceux qui nous ont quitté. Je me sens beaucoup plus fort. Ce sera une autre compétition. »

Biographie

Arnaud n’est pas là par hasard. Le sport, il a toujours baigné dedans. Dès l’âge de deux ans, lorsque sa mère l’inscrit dans un groupe de bébés nageurs pour l’aider à se développer normalement malgré son handicap. Issu d’une famille de sportifs (son père, basketteur, a également été gardien de but dans un club de football, sa mère pratique le volley à un niveau régional), Arnaud chope rapidement le virus. Il regarde les grandes compétitions à la télévision et commence à jouer au basket, au foot et au tennis de table chez lui, aux Ulis (91) en région parisienne. Le sport devient très vite une passion.

À 11 ans, Arnaud, qui a déménagé dans le Maine-et-Loire près d’Angers, en exerce jusqu’à trois en même temps. Il est alors inscrit dans des clubs de basket-ball, de tennis de table et de natation. C’est à cet âge qu’il découvre l’athlétisme.

Une activité qu’il n’a alors jamais pratiquée. Ses parents ont voulu le préserver d’un sport qui, avec ses contacts violents au sol, peut être traumatisant physiquement pour un enfant. C’est pourquoi ils l’ont fait attendre son entrée au collège pour débuter. Arnaud n’a, lui, pas attendu aussi longtemps pour s’intéresser à ce qui allait devenir son passe-temps favori et développe dès son plus jeune âge un intérêt pour l’athlétisme en général et la longueur en particulier, dont il observe attentivement les concours sur son écran de télé.

Les premières images de sa future discipline il les a depuis longtemps oubliées, mais pas les premières émotions qui l’ont marqué : « Les athlètes à la longueur qui pédalaient pendant leur saut, ça m’impressionnait. raconte-t-il. Ça me faisait rêver». Aussi lorsqu’il saute pour la première fois, c’est comme s’il en avait déjà fait. Philippe, son premier entraîneur, est alors frappé de voir le jeune Angevin exécuter naturellement, sans s’en rendre compte, le mouvement de ciseaux qu’il a observé chez les Mike Powell et autres Karl Lewis.

C’est au CSJB d’Angers qu’Arnaud Assoumani prend ses premières marques. Sprint, longueur, triple saut, hauteur et petit triathlon, l’adolescent touche à tout et truste rapidement les premières places des concours locaux auxquels il participe. En minime, il commence une longue collaboration avec Gaël Gonzales, un ancien athlète spécialiste du 800 mètres, qui le prend sous son aile et, en 2002, il participe pour la première fois au championnat de France à Angers dans la catégorie cadet.


2003 : l’année charnière
Championnat d’Europe handisport, et nouveau record en longueur (7m11)

À la clé, une place de 11ème meilleur Français à la longueur et l’ambition d’aller encore plus loin. Si 2002 fut une bonne année, l’année suivante n’est pas mal non plus.
Arnaud ne le sait pas encore mais 2003 va devenir une année charnière dans sa carrière d’athlète dont elle marque véritablement le début. En juin, il s’envole pour Assen aux Pays-Bas et participe à sa première compétition handisport. En Hollande, il défend les couleurs de la France au championnat d’Europe où il s’aligne à la longueur, à la hauteur, sur 100m et relais 4X100. Au total ce seront trois médailles glanées, l’or en hauteur (1m90) et sur le relais 4x100, l’argent à la longueur (avec un saut à 6m76) et une honorable sixième place sur le sprint (100m) qui ne fait pourtant pas partie de ses spécialités. La découverte aussi et surtout d’un monde nouveau : celui du handisport.

Car jusqu’ici Arnaud n’a couru qu’en « valides ». Une expérience un peu déroutante au départ. Né sans avant-bras gauche Arnaud n’a jamais eu à changer ses habitudes, ni à s’adapter. Il a tout simplement fait autrement, naturellement, et ne s’est tout simplement jamais senti handicapé. « C’était un peu bizarre au départ de voir tous ces handicaps. Car d’ordinaire on ne voit pas son propre handicap ou alors seulement dans le regard des autres. Je me suis retrouvé avec des gens comme moi (amputé ou ayant une malformation du membre supérieur) et aussi des athlètes avec des handicaps beaucoup plus lourd, raconte Arnaud. C’est un peu étrange, mais on oublie rapidement car la compétition reprend très vite le dessus». Une sensation de courte durée également en raison de l’ambiance qui l’installe dans un environnement où il se sent à l’aise : « L’avantage c’est qu’il n’y a pas de tabous, entre nous on se comprend. Et l’autre force du handisport c’est cette convivialité, cet humour et ce sens de l’autodérision, que j’ai vraiment appréciés, explique Arnaud. Les athlètes sont les premiers à rire d’eux-mêmes. C’était vraiment une bonne expérience. »

Une semaine plus tard, lors des championnats interrégionaux disputés à Niort, durant lesquels il efface également une barre à 1m98 en hauteur, l’Angevin franchit 7,11m à la longueur et se maintien parmi les meilleurs français de sa catégorie en valide. Des événements qui font date. Un rêve qui commence. En espoir (junior), il se spécialise enfin à la longueur, sa discipline favorite. Arnaud a 18 ans, et ses résultats deviennent de plus en plus prometteurs.


2004 : l’année Olympique

Août 2004, Athènes. Première qualification pour les Jeux paralympiques. Il prend alors conscience du chemin accompli : « Ça été un choc. J’ai défilé avec toute l’équipe de France lors de la cérémonie d’ouverture dans un stade de 70 000 places rempli, se rappelle-t-il. J’en avais rêvé et là j’y étais. Je n’arrivais pas à y croire. Tout est allé très vite ». L’ambiance, les rencontres avec les athlètes des autres nations représentées, et bien sûr la compétition, le souvenir est gravé dans sa mémoire. Côté performance, ce sera une médaille de bronze à la longueur.

Une nouvelle aventure qui lui fait rapidement oublier sa déception de n’avoir pu défendre toutes ses chances à causes de douleurs dorsales. Notamment lors des épreuves de triple saut et de saut en hauteur. En effet, en mars de la même année, Arnaud est tombé à l’entraînement sur une haie et s’est fait un hématome au talon. Bilan : un mois d’arrêt pendant lequel il marche sur la plante du pied sans poser le talon au sol. À la reprise de l’entraînement, il commence ensuite à ressentir quelques douleurs lombaires, sans y prêter attention au début. Des douleurs passagères qui deviennent de plus en plus vives, notamment après les séances de sauts. : «C’était comme si on me plantait une aiguille dans le bas du dos », décrit-il. À l’approche des Jeux d’Athènes, il appréhende alors la gestion des trois épreuves de saut auxquelles il doit participer, la longueur, le triple et la hauteur. Et s’interroge sur la gravité de sa blessure au dos, la grande inconnue.

Heureusement pour Arnaud la compétition a commencé par la longueur. L’athlète a ainsi pu réaliser un saut à 6m91, avant que la douleur ne le rattrape : « Pour la longueur, ça a été à peu près car c’était la première épreuve. Mais pour le triple saut et la hauteur ça a été très dur. Je n’ai pas pu m’exprimer totalement », confie-t-il.
Le bilan reste donc positif. Pour lui, la priorité c’est désormais le sport, même si Arnaud n’en délaisse pas pour autant ses études (son bac S une fois en poche, il prépare pendant deux ans un BTS de montage à l’Ecole internationale de création et de réalisation audiovisuelle puis intègrera en 2007 la section pour sportifs de haut niveau de Sciences po Paris toute nouvellement créée).

Pendant trois ans, quatre à cinq fois par semaines, il va s’entraîner au stade Charletty à Paris. D’abord avec Olivier Deniaud et Jean-François Bonem, les deux premières années. Puis il retournera en 2006 avec Gaël Gonzales son ancien coach resté à Angers et avec qui il communiquera à distance.

Trois années de maturation, trois années difficiles aussi, car émaillées par des douleurs récurrentes au dos qui l’handicaperont pendant des longs mois. Qu’à cela ne tienne ! Arnaud continue patiemment, multipliant séances de gainage, musculation et entraînement pour compenser, et poursuivant la compétition.

Car après Athènes les examens sont rassurants, il n’y a aucune lésion et par conséquent rien de grave, mais les douleurs persistent. Il faut donc que qu’Arnaud apprenne à « gérer » la douleur. « Cela m’a pris trois ans environ, en jonglant avec les séances de kiné, le travail de renforcement musculaire, étirements et postures, détaille Arnaud qui se souvient des moments difficiles. Pendant un moment je faisais du gainage et me faisais masser le dos à la crème chauffante par le kiné avant toutes mes séances d’entraînement. Ça me soulageait et ça me permettait surtout de pouvoir m’entraîner ».


2006 : la consécration

2006, pour Arnaud, qui doit toujours composer avec des douleurs récurrentes au dos, sera l’année de la consécration avec le titre de champion du monde. La marque n’est pas historique (6m77) mais le concours fut très disputé avec un athlète marocain qui termine deuxième du concours malgré un saut à 6m77 également. «  C’était le concours le plus serré de toute ma carrière. Je misais tout sur le premier essai car mon dos n’était pas au mieux et plus le concours avançait moins j’avais de chance de sortir un bon saut, raconte-t-il . En réalisant 6m77, sachant que les trois derniers championnats se sont gagnés à plus de 7m, je me suis dit : ça va être chaud ! Je serrais les dents pour pas montrer à mes adversaires que j’étais diminué et je croisais les doigts pour que le résultat tienne, jusqu’à ce que le Marocain réalise la même marque que moi au cm près ! Un coup de chance ! ». Ce résultat vient récompenser les efforts fournis depuis 2003 et les premiers championnats handisports d’Arnaud.



2007 : un nouveau pallier 


L’année 2007 est vraisemblablement le deuxième grand tournant dans la carrière du jeune athlète. Pendant l’été, Arnaud se rapproche de Guy Ontanon, ex-entraîneur de Ronald Pognon (recordman de France du 100 en 9 “99), Muriel Hurtis (championne d’Europe sur 200m en 2002 et championne du monde en salle en 2003) ou encore de Christine Aron (médaille de bronze sur 100 et 200m aux championnats du monde d’Helsinki en 2005). Guy Ontanon lui propose alors d’intégrer son groupe d’entraînement au sein du team Lagardère, une structure privée, spécialisée dans l’expertise sportive et l’accompagnement des athlètes vers la performance.

La Team regroupe des sportifs de haut niveau dans plusieurs sports comme l’athlétisme et le tennis dont quelques athlètes handisport font partie. Martial Mbanjock (champion de France sur 100 m et demi-finaliste aux Jeux olympiques de Pékin), Salah Gaidi (champion de France du 400 mètre haies), Yannick Lesourd (3eme aux championnats de France sur 100m et qui a participé au relais 4x100m à Pékin) et des joueurs et joueuses de tennis comme Richard Gasquet, Paul-Henri Mathieu ou encore Alizé Cornet figurent dans ce vivier de champions.

C’est un changement radical pour Arnaud qui s’entraînait seul depuis un an, loin de Gaël Gonzales, son entraîneur resté à Angers. Il se retrouve au sein d’un groupe de très haut niveau et parmi quelques-uns des meilleurs sprinteurs français ! De quoi bousculer tous les repères, et amener une émulation nouvelle : « Le groupe te porte. Ça te pousse dans tes derniers retranchements, explique Arnaud. Cela m’a permis de repousser mes limites et m’a amené à un niveau que je ne soupçonnais pas ». « Je me suis dit : je n’ai plus de records. Je n’ai plus aucune limite. Je me concentre à deux cents pour cent sur mon entraînement et je les suis. Cela m’a fait progresser très vite », raconte Arnaud Assoumani.



Objectif Pékin


Quatre ans après Athènes, Arnaud s’apprête aujourd’hui à retrouver les Jeux, plus motivé que jamais. Les blessures toujours un problème ? « Depuis bientôt dix mois je souffre d’un syndrome rotulien aux genoux. C’est parfois difficile. J’ai notamment manqué quelques séances d’entraînement à cause de cela, concède Arnaud. Mais rien de très grave, il faut juste gérer la douleur, l’oublier et la dépasser, rassure-t-il, faisant même contre mauvaise fortune bon cœur, en ajoutant : «  Les problèmes récurrents que j’ai rencontrés me donnent encore plus de motivation pour me dépasser et aujourd’hui j’ai les crocs ! ».

 « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort », telle est la devise du Parisien et Angevin, qui n’a cessé de s’entraîner pendant ces trois années. Aujourd’hui, si ses résultats en longueurs ont été assez réguliers, son potentiel a, lui, décuplé. Technique, vitesse, gainage, musculation, mental… il a progressé dans tous les domaines. Il se sent désormais près à battre tous ses records. En ligne de mire son record en longueur (7m32) et l’ambition d’aller toucher les 7m50 voire plus ! Même si la volonté de se dépasser reste encore et toujours son objectif premier. Pendant les deux semaines de compétition, Arnaud Assoumani va tout donner sur la piste et tenter de réaliser son objectif : réussir les Jeux de Pékin et ramener des médailles sur 100m, 200m relais 4x100m et l’or en saut en longueur. Avant de viser, pourquoi pas, les Jeux de 2012 à Londres avec les valides.